dentsu

L’an dernier, dentsu Canada est devenue la première entreprise de l’industrie à s’engager publiquement à suivre un plan d’action en matière de réconciliation. Ce document avait été rédigé en réponse à l’appel à l’action 92 de la Commission de vérité et réconciliation, qui demandait au secteur privé canadien de participer activement aux efforts de réconciliation. Bien qu’il se soit agi d’une étape importante pour notre organisation – et bien que nous ayons toujours tendance à célébrer ce genre de réalisation –, il s’agit en fait surtout d’un rappel du travail qu’il reste à accomplir en tant qu’industrie pour nous assurer que la réconciliation est omniprésente et profondément intégrée dans ce que nous faisons.

Au cours de la dernière année, nous avons eu le privilège de recevoir les conseils de personnes généreuses et de membres de diverses communautés dans le cadre de notre cheminement. Parmi ceux-ci, mentionnons Pat Green, un aîné mohawk du clan du Loup du territoire des Six Nations, en Ontario, et Erin Moe, une éducatrice anishinaabe et norvégienne du clan de l’Esturgeon de la Première Nation de Lac Seul, qui est également directrice des études, Programmes, collèges et universités partenaires du First Nations Technical Institute. Ensemble, ils ont été nos guides tandis que nous réfléchissions et apprenions comment intégrer la sagesse autochtone dans notre milieu de travail. Une grande partie des leçons que nous avons retenues en tant qu’entreprise peuvent également s’appliquer au niveau individuel; c’est là un signe de l’universalité des connaissances et des enseignements de la sagesse autochtone.

Voici quelques-unes des leçons importantes que nous avons apprises au cours de la dernière année

Vivre le moment présent et renouer avec notre objectif

Lors de l’une de nos premières expériences avec Pat, il nous a dit que « nous avons tant lutté pour le droit d’être ici que nous avons oublié comment vivre le moment présent. » C’était un message qui nous a beaucoup interpellés; certains ont d’ailleurs mentionné que nous nous concentrons souvent tellement sur la productivité que nous oublions de porter attention à nous, à nos collègues et à nos communautés. Agir de façon réfléchie et renouer avec nos objectifs, ce sont des choses qu’il faut savoir faire dans notre propre vie, mais aussi dans les initiatives de réconciliation que mènent les entreprises. À dentsu Canada, nous nous efforçons constamment de produire des résultats positifs pour l’industrie, la société et le monde. Pour ce faire, nous devons réfléchir à ce que nous faisons, mais aussi à la façon dont nous le faisons. Que nous parlions d’efforts de réconciliation, de travail pour nos clients ou d’engagements au sein de nos collectivités, notre but est de produire un impact positif durable en tenant compte de notre mission, en honorant notre interconnectivité et en bâtissant des relations significatives, empreintes de respect.

Le principe des sept générations

L’un de nos enseignements préférés – et l’un des plus importants – est ce que l’on appelle le principe des sept générations : il nous demande de penser à l’impact que nos actions d’aujourd’hui auront sur les sept générations à venir. En entreprise comme dans notre vie privée, nous devons tous réfléchir à cette question : « Quel sera l’impact de nos décisions sur ceux qui nous suivront? » Il s’agit là d’un principe fondamental pour la responsabilité des entreprises et les communautés autochtones. Il nous encourage à penser au-delà des résultats immédiats, si présents dans notre vie quotidienne, pour nous tourner vers des relations et un travail durables à long terme, qui respectent à la fois la terre, les gens et l’avenir.

Les cycles et les rythmes : apprendre de la nature

Nous avons appris que pour les cultures autochtones, le temps est vu comme étant cyclique. On observe effectivement des cycles et des cercles dans les relations qu’entretiennent plusieurs entités sur la planète : les cycles migratoires, le cycle de l’eau, la lune, la chaîne alimentaire, les cycles de la vie, le mouvement des corps célestes, nos rythmes circadiens et bien plus encore. Ce point de vue est souvent présent dans les enseignements autochtones qui font référence aux cycles naturels de la Terre mère. Ainsi, nous avons découvert que la roue de médecine est composée de quatre sections qui correspondent aux saisons : le printemps, qui représente la plantation et l’intention, l’été, période de soins et de croissance, l’automne, pendant lequel on récolte et on purge, et enfin l’hiver, une période de réflexion et d’action. En prenant connaissance des cycles de la nature, et en les respectant, nous pouvons approfondir notre compréhension des cycles qui existent aussi dans notre travail, dans nos relations et dans la croissance.

La mise en application du savoir autochtone dans les stratégies opérationnelles peut également être une façon de décoloniser la culture d’entreprise et de bâtir un milieu de travail inclusif. Ainsi, nous avons appris que l’automne est une période faite pour lâcher prise, pour abandonner ce qui ne nous sert plus. Au travail, ceci pourrait nous encourager à remettre en question nos pratiques désuètes, à repenser les hypothèses qui ne sont pas valides.

La gratitude et l’humilité

Nous avons aussi entendu parler de gratitude, pas comme émotion, mais comme pratique. Nous avons appris à témoigner notre gratitude à l’eau qui donne la vie, aux animaux qui composent les riches écosystèmes de nos terres, au ciel pour son lien avec le monde spirituel et pour la lumière, ainsi qu’à chacun de nous, qui contribuons au bien-être de la communauté de dentsu. À dentsu Canada, nous témoignons aussi notre gratitude par l’entremise de notre engagement en matière d’interactions avec les peuples autochtones – par exemple avec notre PAR, qui nous sert de cadre pour le développement de relations avec les nations et communautés autochtones. Nous témoignons notre gratitude à ceux qui sont prêts à nous aider tandis que nous continuons à apprendre, et nous faisons preuve d’humilité en reconnaissant toute la sagesse que les peuples, communautés et entreprises autochtones apportent aux espaces que nous partageons.

Un cheminement ensemble vers la réconciliation

Maintenant que nous approchons de la fin de l’année et de la saison froide, il faut se souvenir que nous avons tous une part de responsabilité dans le chemin que nous prenons vers la réconciliation. Dans divers enseignements autochtones, l’hiver est un temps qui est consacré à la réflexion, au rapprochement et aux responsabilités. En prenant un instant pour bien intégrer les leçons que nous retenons des saisons précédentes, ainsi que pour bien nous préparer à l’avenir en regardant ce que nous avons accompli pendant l’année, nous devons également prendre conscience du travail qu’il nous reste à accomplir. L’hiver nous appelle ainsi à poursuivre ce que nous avons commencé, mais aussi à continuer notre cheminement les uns avec les autres – dans nos collectivités et dans notre industrie – en faisant preuve d’humilité et en gardant notre objectif en tête.

Comme Pat nous l’a souvent mentionné, « N’essaie pas de me diriger, je ne te suivrai peut-être pas. N’essaie pas de me suivre, je ne te dirigerai peut-être pas. Deviens plutôt mon ami et marche avec moi. » Voilà l’invitation qui se trouve au cœur même du travail : apprendre l’un de l’autre, bâtir des relations sur la confiance et le respect, partager les responsabilités. C’est dans le cadre d’un tel cheminement partagé que nous pouvons tenter de réaliser des changements significatifs et durables, positifs à la fois pour aujourd’hui et pour les générations à venir.

- Himel Khandker, directeur, DEI, dentsu Canada